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Libération

Quatre ex-dignitaires libyens bien informés

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De hauts responsables du régime de Muammar al-Kadhafi pourraient intéresser la justice française.
publié le 19 avril 2013 à 22h26

Au premier rang des dignitaires de l'ancien régime libyen susceptibles de détenir des informations sur un éventuel financement de la campagne de Sarkozy figure Saïf al-Islam. Fils et dauphin désigné de Muammar al-Kadhafi, il avait menacé de les divulguer lors d'interviews réalisées au début de la révolution. «Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale, avait-il lancé sur EuroNews le 18 mars 2011. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents.» S'il n'a finalement rien laissé fuiter, il a toutefois survécu à son père, tué le 20 octobre 2011 à Syrte. Les rebelles l'ont attrapé un mois plus tard dans le sud libyen.

Mais rien ne dit que Saïf al-Islam puisse parler prochainement. Il est détenu, depuis sa capture à Zintan, principale ville du djebel Nefoussa, à proximité de la frontière tunisienne, où il attend toujours d’être jugé. Le fils Kadhafi se retrouve au cœur d’intérêts divergents. D’un côté, le nouveau gouvernement refuse de le livrer à la Cour pénale internationale (CPI) qui le réclame, au prétexte que la Libye est capable de le juger elle-même. De l’autre, les autorités de Zintan n’entendent pas le livrer à Tripoli, mais s’en servir pour augmenter leur pouvoir et leur influence au sein du gouvernement. En juin, elles n’ont pas hésité à arrêter quatre membres de la CPI venus rencontrer Saïf al-Islam. Qui, malgré les pressions de la communauté internationale, n’ont été libérés q