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Analyse

L’exécutif affiche une petite moralisation

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Les mesures anticorruption annoncées par le Président sont insuffisantes pour certains magistrats.
A l’Elysée, le 17 avril. Le projet est présenté ce matin en Conseil des ministres. (Photo Albert Facelly)
publié le 23 avril 2013 à 22h32

Il y a eu l'affaire Cahuzac. Puis, en chaîne, une foule d'annonces, la publication par les ministres de leur patrimoine et des grandes promesses sur la lutte judiciaire contre la corruption. Alors qu'un projet de loi sur la moralisation de la vie politique doit être présenté ce matin en Conseil des ministres, une quarantaine de magistrats spécialisés dans la lutte contre la grande délinquance financière lancent un appel au président de la République. «Nous saluons la volonté de redonner la priorité à la lutte contre la corruption», commente Armand Riberolles, l'un des signataires de l'appel, ancien juge financier et aujourd'hui premier vice-président du tribunal de grande instance d'Evry. «Mais ces annonces sont très floues, ajoute le magistrat. Il ne faut pas que l'affichage politique l'emporte, le diable se nichant souvent dans les détails.»

«A priori». Le 10 avril, lors d'une mini conférence de presse, François Hollande avait annoncé la mise en place d'un parquet financier à compétence nationale. En clair, la nomination d'un superprocureur qui lutterait contre la délinquance en col blanc sur tout le territoire. Aujourd'hui, des pôles spécialisés sont répartis dans plusieurs villes comme Bordeaux, Marseille ou Lille. Autres avancées promises par le chef de l'Etat sur le plan judiciaire : la création d'un office central de lutte contre la fraude et la corruption, de 50 postes de policiers spécialisés, de magistrats et d