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Libération
Récit

Mairie de Paris : une campagne pleine de bobos

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Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo ont la voie libre pour leur duel indécis. Sans rival sérieux, elles doivent encore asseoir leur autorité dans leur propre camp.
publié le 23 avril 2013 à 22h06

Quelque chose a changé. Le sourire d'Anne Hidalgo, moins rayonnant. L'assurance de ses collaborateurs, partis en campagne la fleur au fusil en septembre, vacille. A l'Hôtel de ville, on s'indigne : «Ils font une campagne de caniveau.» «Ils» ou elle, la candidate dont on ne cite ni le nom, ni les initiales devenues logo : «NKM Paris», à lire avec un cœur à la place du M.

Du cœur, Nathalie Kosciusko-Morizet ? Jean-François Legaret, candidat à la primaire UMP, en doute : «Elle a une dureté métallique dans le regard, je n'ai toujours pas compris si c'était de l'acier ou de la porcelaine.» Pour beaucoup à droite, ses intentions sont claires. La primaire de droite - à laquelle Rachida Dati a renoncé hier (lire ci-contre) - est une formalité, une rampe de lancement pour la députée de l'Essonne. «Elle montre beaucoup d'arrogance et se voit déjà maire, glisse un autre candidat UMP. Il est évident qu'elle se prépare à la prochaine présidentielle. Son but, c'est de nationaliser le scrutin.»

Bisbilles. Dans les cafés politiques qu'elle anime des deux côtés de la Seine, NKM fait de longs préambules sur la «crise morale qui vient se rajouter à la crise économique et sociale». Haut perchée sur ses talons aiguilles et sa probité : «Je ne suis pas de ceux qui se réjouissent des malheurs de la gau che, qui font le malheur de la France.» Quand elle évoque sa rivale PS,