Institutionnellement, c'est entendu. Le chef de la majorité, c'est le Premier ministre. «Là-dessus pas de souci : le pilote c'est Jean-Marc Ayrault, assure le député du Lot-et-Garonne Matthias Fekl. Il peut y avoir des débats dans la majorité, mais personne n'est dans la stratégie du pire en réclamant un changement à la tête du gouvernement.» Même si l'assurance grandissante d'un Claude Bartolone dans ces «débats» donne parfois le sentiment inverse… Pour apaiser les esprits après une séquence «moralisation de la vie publique» qui les a vu s'opposer parfois frontalement, Ayrault et Bartolone ont déjeuné en tête-à-tête hier à Matignon. «Le Premier ministre est le garant du jeu collectif, le gouvernement ne peut pas réussir sans le Parlement», pacifie un proche d'Ayrault après les agapes. Patte de velours à son arrivée au séminaire des députés socialistes lundi, le Premier ministre avait posé en patron, assurant qu'il se sentait «très bien à l'Assemblée». Où la fronde couve pourtant. «Je suis en quelque sorte l'un des leurs», insistait celui qui fut président du groupe PS au Palais Bourbon pendant quinze ans avant d'être nommé à Matignon.
Pour une partie des députés, légitimistes, «Ayrault a retrouvé la terre ferme» depuis une quinzaine de jours. Ses réponses à l'opposition impriment mieux, comme mercredi dans sa réponse toute en finesse à l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire. Un mieux-être que certains