Menu
Libération

Majorité : des plaies et des boss

Article réservé aux abonnés
Entre impopularité, ambitions et erreurs de castings, la majorité ne peut plus cacher ses problèmes de leadership.
François Hollande le 12 février 2013. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 25 avril 2013 à 22h16

«Faut quand même être con !» Mardi, en plein pataquès sur l'amnistie sociale refusée par le gouvernement, un pilier de la majorité s'emporte : «Il y a un seul intérêt à être au pouvoir, c'est maîtriser l'agenda, avoir la main... Mais nous, depuis onze mois, on a les pieds dessus.» Car le «niet» balancé au reste de la gauche et aux syndicats se fait le même jour que l'annonce d'une fermeture possible de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois dès cette année, et à une semaine des manifestations du 1er mai. Et voilà le gain politique du mariage pour tous qui s'évapore...

Booster. La majorité est déboussolée. Le séminaire organisé lundi n'y a rien fait. Pendant sa campagne, François Hollande avait promis de ne pas endosser le costume de patron de la majorité, cédant la place au Premier ministre. Mais le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, s'est glissé dans les interstices. «On vit dans un régime présidentiel qui ne dit pas son nom, ce qui ne simplifie la tâche ni du Premier ministre, ni du président», constate le ministre hollandais Kader Arif. Désemparés, certains députés rêvent qu'un camarade en chef passe les troupes en revue, tel Bonaparte les soirs de quasi-défaite, pour booster tout le monde et se propulser vers de prochaines victoires. Or Bonaparte, c'est le chef de l'Etat. Et Hollande avait prévenu : «Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité.» Le piège s'est