Marine Le Pen a donné rendez-vous ce jeudi aux journalistes, dans une zone industrielle, à Wissous dans l'Essonne. Thème de la conférence de presse en plein air : les Roms. A la limite, pas la peine de se déplacer pour connaître le discours cent fois répété de la patronne du Front national : il est question de la délinquance qui explose, d'une France trop accueillante avec les illégaux, de la faute de l'Europe, ad nauseam...
«Je viens poser les problèmes»
Mais cela aurait été dommage de rater la mise en scène. Un pupitre installé devant une route, en plein soleil. Derrière, le décor : un tas d'ordures, un monticule de terre et quelques caravanes. Des gros bras habillés de sombre sont déployés autour d'elle. Marine Le Pen est aux abords d'un camp de Roms où elle ne mettra pas les pieds. Combien sont-ils à vivre ici, depuis combien de temps, d'où viennent-ils? Elle n'en sait rien et s'en moque. Ils sont ses alibis en chair et en os. Elle dénonce «le déferlement de l'immigration clandestine», «les nomades qui font une razzia» en France, et prend pitié des Français qui sont «submergés». Elle parle fort, les mots sont biens choisis pour sonner aux oreilles des «compatriotes effarés»; elle prétend avoir des «solutions» pour que la France ne soit plus un «dépotoir» : comme la sortie de l'Europe ou la fermeture des frontières. Pourquoi se priver des grosses ficelles? Ses mots sont lancés comme des boulets de canon. Cela va vite.
Autour d'elle et des caméras, des