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Libération

Montebourg et Valls, chacun sur son aile

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Ligne sociale pour le ministre du Redressement productif , autoritaire pour celui de l’Intérieur : les deux frère ennemis creusent leur sillon.
publié le 25 avril 2013 à 21h16

L’image date un peu mais elle résume à merveille la compétition qui ne dit pas son nom entre Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Mi-décembre, une bonne partie de l’équipe Ayrault est au Maroc pour un séminaire intergouvernemental. La poussière de Florange est en train de retomber mais les caméras sont braquées sur le ministre du Redressement productif, à l’affût du moindre mot sur la ligne politique du gouvernement ou sur le Premier ministre. Pour une fois loin de la lumière, le ministre de l’Intérieur vient serrer la main de Montebourg, lui donner un coup d’épaule, taper la discute, ponctuant chacun de ses passages d’un éclat de rire tonitruant. Impossible de le zapper des images...

«Fronde». Trois mois plus tard, début avril, Valls ne prend aucune pincette pour assurer que lui Premier ministre, il aurait viré Montebourg du gouvernement après sa campagne pour la nationalisation temporaire de l'aciérie de Florange. Sa sentence a de quoi le poser en chef de gouvernement parallèle, garant de la ligne sociale-démocrate et parangon d'autorité. Balancée le lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac, elle passe quasiment inaperçue, mais les mots sont bien arrivés aux oreilles des deux intéressés : Ayrault et Montebourg.

«Le débat économique et social qui sous-tend tout aujourd'hui en France cornerise totalement Valls, analyse un conseiller ministériel. L'autorité contre les ministres, l'autorité tout court, c'est la seule chose qu'il peut