Nous, les Français, on est bizarres. A croire qu’on s’attendait à ce que François Hollande tienne ses promesses - mais sur quelle planète vivons-nous ? Au pays de Jacques Chirac et des promesses qui n’engagent que leurs récipiendaires, on ne devrait plus demander aux politiques de promettre mais de jurer (sur la tête de leur compagne ?). On n’élit que des présidents impopulaires, le flair n’est pas notre fort. Et on se rend compte que ce n’est pas vraiment leur faute, c’est le pays qui manque de biscuit. Voudrait-on que François Hollande passe aux aveux ? «Oui, j’ai menti. Je ne pensais pas résorber le chômage ni abattre la finance. J’ai décidé de dire la vérité : non, nous n’y arriverons pas.» Ça ne nous flanquerait pas la niaque. Si on n’a pas prise sur tous les problèmes du monde, il y en a un sur lequel on peut intervenir : le moral des Français. Ça, ça ne tient qu’à nous. Mais faut-il se mentir à soi-même, croire que l’Europe est en route pour dominer le monde avec son nouveau leader, la France éternelle ?

On ne consomme pas assez, alors qu’il faudrait consommer plus et qu’on ne demanderait pas mieux que de le faire. Il y a eu le miracle chinois, le miracle allemand, le miracle brésilien, pourquoi pas le miracle français ? Pourquoi on n’aurait pas notre petit miracle à nous ? Peut-être qu’on n’est pas d’assez fervents croyants. «Il faudrait un miracle», diraient les politiques s’ils s’exprimaient sincèrement, «de la sueur, des larmes et un miracle». Ça fait rager, en cet