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Libération
Récit

Contre Merkel, le PS en ordre dispersé

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Devant le tollé provoqué par un texte qui voulait faire porter le chapeau de l’austérité à l’Allemagne, les socialistes se ravisent.
François Hollande (AFP)
publié le 28 avril 2013 à 22h06

De l'art de refermer la porte lorsqu'on l'a soi-même ouverte. Par un petit mot en forme de rétropédalage diplomatique… Vendredi, évoquant la relation franco-allemande, Claude Bartolone, avait appelé à une «tension tout court», voire «une confrontation» avec Berlin. Le président (PS) de l'Assemblée nationale avait sciemment oublié le «amicale», du «tension amicale», cet oxymore inventé par François Hollande lors de son émission télévisée du 28 mars pour synthétiser toutes les contradictions de la relation entre Paris et Berlin. Dans la nuit de vendredi à samedi, dans l'avion de retour de Shanghai, le chef de l'Etat a donc tenu à faire une mise au point et à rappeler l'expression originale : «En Europe, pour convaincre, il faut être crédible. J'ai parlé de tension amicale avec l'Allemagne, il faut garder l'amitié, sinon ça casse.» Point barre. Hier, deux ministres, Manuel Valls et Michel Sapin, se sont relayés pour expliquer, si besoin était, la bonne parole présidentielle. «Les propos [de Bartolone] sont irresponsables, démagogiques et nocifs», a lâché le ministre de l'Intérieur. Son homologue du Travail, ami de François Hollande, a été tout aussi définitif : «Le terme de confrontation est totalement inapproprié, inadapté.» Faisant fi de toute relation «amicale», Bartolone a taclé les deux ministres dans la soirée, les appelant au «sang-froid», et à se concentrer «un peu plus sur l'état d'avancement d