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Analyse

Livre blanc de la défense : ceinture pour la sécurité

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Le document remis au chef de l’Etat aujourd’hui a été pensé dans un contexte de crise budgétaire et de guerre au Mali.
Lors du défilé militaire, le 14 juillet 2012. (Photo Marc Chaumeil)
publié le 28 avril 2013 à 21h06

Avec plusieurs semaines de retard, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale doit être remis aujourd’hui au Président, chef des armées. L’épilogue d’un long feuilleton qui a donné lieu, en coulisse, à de discrètes mais virulentes passes d’armes entre militaires, experts et hauts fonctionnaires. Le tout pour un résultat que d’aucuns - ceux qui ont eu accès aux versions ayant déjà circulé - estiment décevant et qui sera suivi, d’ici quelques mois, par une loi de programmation militaire (LPM), très redoutée dans les armées.

Avant même la divulgation de ce nouveau livre blanc, de nombreux observateurs se posaient une seule et même question : était-il vraiment nécessaire de définir dans un document les nouvelles menaces et priorités de la France en matière stratégique alors que le précédent livre ne date que de 2008 ? Le gouvernement a justifié sa démarche par les bouleversements intervenus depuis 2011 dans le monde arabe, le basculement stratégique des Etats-Unis vers le Pacifique et la crise financière mondiale. «La vérité, explique un haut fonctionnaire, c'est que si Nicolas Sarkozy avait été réélu, on aurait eu droit à une simple actualisation. Mais François Hollande a tenu à marquer son territoire.»

La coordination de ce livre blanc a été confiée, en juillet, par le chef de l'Etat à Jean-Marie Guéhenno, ex-numéro 2 de l'ONU. De hauts responsables militaires et du renseignement ont participé aux travaux, de même que les ambassadeurs de Grande-Bret