Et revoilà la violence. Violence physique, violence verbale, joutes verbales sur la violence physique, violence verbale dans le débat politique, débat sur la violence, violence du débat. Mélenchon a-t-il eu raison de traiter les ministres de salopards ? Barjot a-t-elle appelé à faire couler le sang ? Un ouvrier qui a jeté un œuf sur les grilles d’une préfecture est-il plus ou moins amnistiable qu’un militant antimariage pour tous qui a jeté une canette sur un CRS ? Faut-il punir les députés qui ont donné des coups de poing à un huissier de l’Assemblée ? Sur ce débat, plane une impression étrange. Comme si tous ses acteurs s’évertuaient (heureusement) à rester «grand diseux, petit faiseux». On bombarde les CRS, mais à coups de cannettes vides (et l’auteur du bombardement se fait ensuite attraper en demandant son chemin aux mêmes CRS qu’il vient de bombarder).Mélenchon charge rituellement les journalistes qui l’interrogent, mais en prenant bien soin de leur adresser, à la fin de l’attaque, un sourire désarmant. Le mélenchonnisme télévisuel est devenu un genre à part entière. Même Pujadas ne se laisse plus désarçonner.
Passionnant, le rapport Mélenchon - Pujadas. Il dit tout sur la tentation actuelle de la violence et sur ses limites. Si tous deux n’en sont pas encore à la complicité Marchais - Elkabbach de naguère, les choses en prennent rapidement le chemin. Fut un temps où Mélenchon traitait Pujadas de larbin, justement parce que Pujadas avait un peu trop secoué le leader des