Ministre délégué chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation et figure de proue de la gauche socialiste, Benoît Hamon revient sur un an d’exercice du pouvoir pour la gauche.
Un an après la victoire de François Hollande, pensez-vous, comme certains, qu’il faut ouvrir dès maintenant un «deuxième temps» du quinquennat ?
François Hollande a défini lui-même les deux temps de son quinquennat : d’abord le redressement, ensuite la redistribution. Forcément, ce deuxième temps est pensé comme le résultat des efforts qu’on demande actuellement aux Français. Dans cette séquence du «mieux vivre» à venir, il faut hiérarchiser les priorités, c’est certain. Mon obsession à moi, ce sont les classes populaires. Le défi, c’est comment cette majorité sociale se reconnaît à nouveau totalement dans la majorité politique, parce que nous aurons su lui apporter des réponses concrètes et durables. La gauche ce n’est pas qu’une prime de Noël plus épaisse que la moyenne.
A l’heure du «sérieux budgétaire», la gauche doit-elle choisir entre redonner du pouvoir d’achat ou créer des emplois ?
Il est évident que les deux doivent aller de pair. Relancer la consommation dépend de ce que les Français ont dans leur poche mais aussi du nombre d’entre eux qui peuvent consommer grâce à leur travail. Avec le projet de loi sur la consommation que je défends, on ne distribue pas de revenus, mais on agit sur les dépenses contraintes des ménages. Via les actions de groupe, on vise la rente économique indûment captée par les grands groupes au détriment du consommateur, pour la réinjecter dans l’économie utile.
La crise oblige selon vous à penser de nouvelles solutions pour aider les Français. Que proposez-vous ?
Une bonne partie des liquidités injectées par la BCE [Banque centrale européenne, ndlr]est allée vers des valeurs refuges et non vers l'investisse