Pour un anniversaire, c'est un anniversaire. Hier, la gauche radicale et les activistes d'une droite traditionnelle et catholique se sont donné rendez-vous dans la rue pour souffler la bougie des un an de François Hollande à l'Elysée. Un concours de circonstance aussi rare dans l'histoire de la Ve République que révélateur d'un climat politique électrique. Un peu partout en France, Frigide Barjot et Christine Boutin, au nom de leur opposition viscérale à ce «mariage pour tous», pourtant déjà voté, ont continué leur croisade du désespoir. De l'autre côté du spectre politique, le Front de gauche a réuni hier ses partisans à Paris pour dénoncer la «politique d'austérité» et appeler à une «VIe République».
Les proches du chef de l'Etat pourront toujours se rassurer en se disant que la barre des 100 000 manifestants attendus par Jean-Luc Mélenchon n'a pas été atteinte (lire pages 14-15). Maigre consolation. Car ce double cortège a un effet miroir, grossissant et déformant, pas franchement glorieux : celui d'un président seul, attaqué sur sa droite et sur sa gauche. La République «apaisée et rassemblée», dont il avait pourtant fait la grande ambition de son quinquennat, semble n'avoir jamais été aussi fracturée. «Ce n'est pas vrai, conteste un proche de Hollande. A cause de la crise, la société française est déprimée, désillusionnée. Mais ni hystérique ni violente. C'est le débat politico-médiatique qui l'est au