L'homme rentre dans sa bulle dorée le 15 mai 2012. La caméra de Patrick Rotman et Pierre Favier pénètre avec lui, franchit les portes qui s'ouvrent sur son passage, monte les escaliers monumentaux, serre les mains des huissiers, pénètre enfin dans le bureau présidentiel et s'y installe. Le candidat Hollande avait donné son accord au réalisateur et au journaliste, le Président tient sa promesse : ils pourront le suivre dans sa nouvelle vie élyséenne. C'est un film, le Pouvoir.
On est avec lui dans ce décor de théâtre surchargé de dorures, où des hommes très sérieux en gants blancs placent et déplacent les feuilles de papier sur la table de la prochaine réunion pour qu'elles soient posées au bon emplacement, comme les dossiers, les verres et les fleurs. Univers silencieux de grandes salles vides, de portes, d'uniformes et de drapeaux… Emu de revoir ces lieux où il fut un jeune conseiller de François Mitterrand, le nouvel occupant avoue que «rien n'a changé depuis 1981, le temps s'est arrêté» et annonce ses intentions : «La vie doit y être davantage présente», dit-il. Pas gagné.
Songeur. On est là quand il prend son premier petit déjeuner dans son bureau avec le tout nouveau Premier ministre qui vient de passer son grand oral devant les parlementaires récemment élus et une opposition «très agressive». Hollande confie, songeur, qu'il y a une majorité absolue socialiste, mais que «les séances à l'Assemblé