En un an de présidence, François Hollande n’a rien changé à ce qu’il est, et, en même temps, énormément fait évoluer la figure de chef de l’Etat qu’il cherche encore à incarner. En trois métamorphoses, retour sur cette première année de quinquennat.
Du président normal au Président classique
Le président normal est mort et enterré. Il y a plusieurs mois déjà. Et s’il en fallait une dernière preuve, elle est tombée vendredi soir, comme une homélie. Pierre-René Lemas, le secrétaire général de l’Elysée, vient d’accorder sa première interview télévisée. Comme au bon vieux temps du sarkozysme triomphant, quand Claude Guéant parlait sur les plateaux de télévision comme un ministre. A l’époque, la gauche professait qu’un conseiller à l’Elysée n’avait pas vocation à s’exprimer publiquement…
Ce président normal aura fait peut-être plus de mal que de bien à Hollande. Il a payé cher son anaphore déclamée pendant le débat télévisé contre Nicolas Sarkozy. Certes, la baisse de son salaire et sa présidence «modeste» ont été remarquées et soutenues par les Français. Mais très vite, la presse s'est amusée à relever chaque entorse à son chapelet de professions de foi. Surtout, cette «normalitude» aura empêché Hollande de prendre la mesure de ce que le quinquennat de Sarkozy avait légué : un président doit payer de sa personne. Partout, presque tout le temps. Conseiller spécial du chef de l'Etat, Bernard Poignant raconte : «En 2010, le président