«Le retour du Vieux Lion.» Ça ferait un bon titre de série Z. L’histoire raconte le come-back de celui qui fut le tout-puissant président de la Polynésie française pendant plus de vingt ans, jusqu’en 2004 et la victoire de l’indépendantiste et éternel rival Oscar Temaru. Gaston Flosse tient sa revanche. Dimanche, sa liste a remporté les territoriales avec plus de 45% des voix. L’homme politique le plus condamné de France, vieillard de 81 ans, qui s’offre un plébiscite ?
«Les gens oublient vite ici», se désole un journaliste. Flosse est un mystère politique auquel pend une ribambelle de casseroles. Elles le suivent dans un boucan infernal. Les dernières accrochées sont deux peines d'inéligibilité qui risquent de lui tomber dessus dans les prochaines semaines. En attendant, il avance, serein, dévoilant ses grands travaux et des emprunts qui courent jusqu'en 2025. En campagne, il l'a jouée vieux sage. Il a osé le «j'ai changé» et, face à la presse qu'il méprise - «j'aime pas les journalistes» -, il a confessé avoir «commis quelques erreurs». Les détournements de fonds publics, les emplois fictifs, les pressions sur les médias ? Non. Mais en 2004, à force d'être «trop plongé dans les dossiers», il dit avoir «un peu délaissé le peuple».
En fait, pour expliquer l'incompréhensible, il faut regarder l'économie. La Polynésie nage dans la crise, en brasse coulée : le chômage flirte avec les 30%, le tourisme végète, les hôtels ferment