Certes, cela ne figurait pas en toutes lettres dans son plaidoyer anaphorique «moi, président de la République». Mais tout à son obsession de ne pas faire comme Nicolas Sarkozy, de gérer autrement la France et l’Elysée, François Hollande avait pris soin de compléter son vade mecum. Lui chef de l’Etat, ç’en serait fini avec ces conseillers présidentiels qui se répandaient dans les médias, pour (au mieux) commenter l’action du gouvernement et (au pire) jouer le rôle de ministres-bis.
Pendant douze mois moins trois jours, la nouvelle doctrine avait résisté à merveille, les hauts fonctionnaires de l'Elysée se tenant à carreau et sur leur quant-à-soi. Jusqu'à ce que, vendredi soir, le secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas accorde sa toute première interview télévisée du quinquennat. Fêtant avec un peu d'avance le premier anniversaire de la victoire de Hollande, accusant réception du sursis budgétaire accordé à Paris par l'Union européenne avant Bercy. Et damant le pion au Premier ministre, dont le 20 heures sur TF1 dimanche était officiel depuis le milieu de la semaine. Sur la forme, c'était surprenant. Sur le fond, tout autant quand l'ancien camarade de l'ENA du chef de l'Etat use de la première personnel du singulier pour juger que le cap présidentiel est «bon». «C'est ma conviction», confie-t-il à BFM-TV. Avant d'use