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Joschka Fischer : «L'Europe est au milieu du fleuve»

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publié le 9 mai 2013 à 16h13

Si l’envie vous prenait de chercher quelques paroles réconfortantes sur la gestion de la crise par le couple franco-allemand, d’imaginer un avenir à cette Europe secouée chaque semaine dans tous les sens et de vous préparer à voter sereinement l’année prochaine aux élections du Parlement européen, il est tout à fait déconseillé d’interviewer Joschka Fischer, l’ancien ministre Vert des affaires étrangères allemand.

C'est ce que Libération a fait devant le public attentif du European Lab à Lyon, en ce 8 mai, date anniversaire d'un armistice dont Joschka Fischer considère qu'il marque le début de la fin. «C'est l'histoire qui a fait l'Europe et c'est aujourd'hui notre plus gros problème Avant le 8 mai 1945, l'Europe était fondée sur la concurrence d'Etats souverains, sur la méfiance, les conflits de pouvoirs, et, in fine, sur la guerre. Le nouveau système européen a été construit sur la confiance, la solidarité et le compromis.» Pour l'ancien ministre, il est clair que depuis, on n'a pas trouvé la bonne martingale et si sa vision des trois grandes puissances aux commandes n'est pas sans humour, elle n'en décrit pas moins une désespérante réalité. «Les Anglais vivent sur une île avec des relations privilégiées avec les Etats-Unis et ne se sentent pas particulièrement attachés au continent, les Français pensent que la France c'est vraiment très joli –et c'est vrai !- et ne voient pas pourquoi ça changerait, et les Allemands pensent qu'ils fabriquent les meill