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Interview

Balladur : «Avec la primaire, la droite s’ouvre vers le peuple»

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Edouard Balladur, évoque le mode de désignation du candidat UMP à la présidentielle et revient sur la crise du parti.
Edouard Balladur, ancien Premier ministre. Paris, le 10 Mai 2013 (Photo Roberto Frankenberg)
publié le 13 mai 2013 à 22h26

L’ancien Premier ministre Edouard Balladur estime que la droite doit associer ses sympathisants à la désignation du candidat de la droite à l’Elysée. Alors que l’UMP planche aujourd’hui sur la révision de ses statuts, il a soutenu, avec Alain Juppé et François Fillon, le projet de primaire élaboré par la Boîte à idées, un think tank animé par de jeunes militants UMP.

L’UMP va inscrire dans ses statuts la désignation de son candidat à la présidentielle par la voie d’une primaire. Est-ce une révolution ?

Le débat sur le principe des primaires n’est pas vraiment une nouveauté à droite. Nous en parlons depuis 1988. Et nous n’avons pas fait qu’en parler. A l’époque, j’avais proposé une confédération de l’UDF et du RPR, ce qui m’avait valu des critiques des deux bords. Il y a eu, au début des années 90, une réunion commune des bureaux politiques de l’UDF et du RPR. Ils ont tous deux voté en faveur de primaire pour la désignation d’un candidat unique de la droite et du centre à la présidentielle.

Pourquoi était-ce resté lettre morte ?

Parce que l’UDF se méfiait des capacités de mobilisation du RPR, elle redoutait ces grands rassemblements militants. Je ne suis pas sûr que l’UDF ait fait un bon calcul et que sortir du cadre des partis l’aurait défavorisée.

Est-ce à dire qu’en sortant du cadre militant, la droite s’ouvre vers le centre ?

Permettez-moi d’être gaulliste : je dirais plutôt qu’elle s’ouvre vers le peuple.

D’où vient que les statuts de l’UMP étaient si peu adaptés aux exigences d’un parti moderne ?

Un peu d’histoire : le point fondamental de la pensée politique du général de Gaulle, c’était d’empêcher la mainmise des appareils sur la République, d’où sa critique du régime des partis. Dès 1958, il a fait voter des institutions dans lesquelles la désignation du président de la République échappait au Parlement et revenait à