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Libération
Reportage

«C’est une usine à gaz, cette primaire»

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Inscription compliquée et enjeu limité sans Dati, le vote pour le candidat de droite à la mairie de Paris n’attire pas les foules.
Pierre-Yves Bournazel et NKM avec Philippe Goujon, chef de la fédération UMP de Paris, le 9 avril. (Photo Albert Facelly)
publié le 14 mai 2013 à 22h34

Etrange campagne. «Pourquoi voter, on connaît déjà le résultat, non ?» s'étonne une dame sympathisante et «donatrice» de l'UMP. «Sur Internet en plus ? Mais je ne suis pas connectée, moi.» Rue de Courcelles, ce vendredi, un souffle de découragement passe sur la petite troupe des supporteurs de Pierre-Yves Bournazel, l'un des cinq candidats à la primaire de droite à Paris : «Il faut tout leur expliquer», rapporte l'un.«C'est une usine à gaz, cette primaire», s'énerve un deuxième. Antoine, 21 ans, jeune UMP, enrage : «Pour une fois qu'on peut donner sa chance à d'autres qu'aux barons de Paris, c'est en train de foirer…»

«Capharnaüm». Les électeurs traînent des pieds, les militants doutent, la primaire ouverte de droite, «vitrine de l'UMP» selon un candidat, ne sera pas «la vague démocratique» attendue par la fédération de Paris. Les 6 600 inscrits, après un mois de campagne en attestent. «On avait anticipé 50 000, avec l'espoir secret de faire 100 000 avec les sympathisants, et on ne va même pas faire le plein des adhérents [30 000 à Paris, ndlr], avance le candidat Chenva Tieu, planté sur le marché de la porte de Vanves avec un paquet de tracts, c'est un fiasco.» Avant même d'annoncer un bout de programme, il faut expliquer les modalités compliquées élaborées par la fédération, traumatisée par les fraudes du duel Copé-Fillon : «Pour voter, il fau