Bercy, son usine à gaz, ses «ouvriers» pléthoriques et son «patron» introuvable… Après Ségolène Royal et toute une tripotée de dirigeants socialistes, Laurent Fabius est tombé à son tour à bras raccourcis sur le ministère de l'Economie et des Finances, où cohabitent tant bien que mal sept ministres depuis un an. Avec ce petit supplément d'âme et d'écho médiatique que lui confère son CV ministériel, passé par les cases Matignon et Bercy.
«Infaisable». «J'ai dirigé Bercy dans le passé, et c'est vrai que Bercy a besoin d'un patron, a balancé hier le ministre des Affaires étrangères et numéro 2 du gouvernement sur RTL. Là, vous avez plusieurs patrons […], et je pense qu'une coordination plus forte serait utile.» Ou comment d'une même phrase se payer Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, duo bancal et explosif qui n'a cessé de s'opposer depuis un an, de PSA à Florange en passant par la direction du Trésor ou la vente de Dailymotion. «Leurs deux lignes ne sont pas compatibles, mais elles sont nécessaires à Hollande, analyse une députée PS. Moscovici rassure les Européens, Montebourg rassure les Français. Mais il n'est pas certain que ce qui est stratégique en politique interne soit efficace sur la scène internationale.»
Pour Bruno Le Roux, le chef des députés socialistes, on peut s'interroger sur le «patron», mais le problème, c'est surtout «qu'il y a trop d'ouvriers <