«Six mois, ça arrive vite.» Hier matin, au Conseil des ministres, François Hollande a lâché cette confession, comme pour désamorcer de trop grandes attentes. «Une conférence de presse tous les six mois», c'était l'engagement qu'il avait pris pendant la campagne. Celui-ci est respecté presque au jour près. Un mois et demi après son émission télévisée sur France 2, voilà donc le chef de l'Etat contraint de reprendre son inlassable exercice de pédagogie. Fixer à nouveau le cap sans sombrer dans la répétition. Assurer la continuité sans installer le sentiment de ronronnement. Prendre en compte l'urgence d'une situation économique dramatique, tout en offrant quelques perspectives d'espoir pour les Français. A priori, Hollande n'annoncera rien de fracassant : ni remaniement, ni tournant ou accélération brutale, ni nouvelles réformes. Alors quoi de neuf ? «L'an II du quinquennat sera celui des premiers résultats, confie un de ses conseillers. Celui où les Français devraient commencer à voir concrètement les premiers signes de changement dans leur vie.» Un exercice fatalement périlleux puisqu'il interviendra au lendemain de l'annonce officielle de l'entrée en récession de l'économie française (lire page 5).
Sursis. Hier, à Bruxelles, dans la foulée de son déjeuner avec l'ensemble des commissaires européens, François Hollande s'est offert, lors de sa mini-conférence de presse, une séance de répétition.