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Libération
Interview

«Enfin !»

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Bernard Guetta. Journaliste géopolitique, chroniqueur à «Libération».
publié le 16 mai 2013 à 22h16

«C'est bien sûr là qu'était le point fondamental. "La récession est européenne et la solution est européenne", avait déclaré la veille François Hollande et, partant de ce constat d'évidence, il est passé hier "à l'offensive" avec des propositions visant toutes à un accroissement de l'intégration économique et politique de la zone euro. Il n'y a pas là de changement d'orientation chez ce disciple de Jacques Delors.

«Le président de la République a toujours été favorable à un approfondissement de l'unité européenne mais, depuis son élection, c'est la première fois qu'il propose aux autres Européens et, d'abord, à l'Allemagne de marcher vers "l'union politique". Il a souhaité qui plus est que cela se fasse très vite, sous "deux ans", et qu'on s'attelle à la mise en place d'un "gouvernement économique", à l'harmonisation fiscale et sociale, à la lutte contre le chômage des jeunes, à une stratégie d'investissements commune dans les industries d'avenir, à la création d'une "communauté européenne de l'énergie" et à l'instauration d'une capacité budgétaire de la zone euro et d'une mutualisation de ses emprunts.

«François Hollande a enfin abattu ses cartes, replacé l’effort de rétablissement des comptes publics dans son ambition européenne, mais pourquoi le fait-il aujourd’hui ?

La raison en est que le débat sur la relance de la croissance a assez évolué en Europe pour que cette accélération de l’intégration puisse avoir un contenu p