François Hollande a-t-il enfin vaincu son traumatisme du référendum de 2005, qui avait laissé le Parti socialiste profondément divisé et affaibli ? Hier, il a ouvert une porte vers une réforme des traités européens en promettant de «réaliser une union politique européenne dans les deux ans». Pour lui, c'est un moyen «de sortir l'Europe de sa langueur et de réduire la désaffection des peuples qui ne peut que compromettre l'avenir même de l'Union européenne». Et, surtout, d'éviter un raz-de-marée populiste lors des élections européennes de mai 2014… Il s'agit d'un pas important vis-à-vis de l'Allemagne, même si le chef de l'Etat se garde bien de préciser ce qu'il met dans cette fameuse «union politique».
Harmonisation. En effet, le gouvernement d'Angela Merkel estime depuis longtemps qu'il faut remettre à plat les traités, non seulement pour élargir les compétences de l'Union (notamment dans le domaine bancaire), mais surtout pour injecter de la démocratie dans un système devenu autocratique. Pour Berlin, c'est une condition sine qua non avant d'aller plus avant dans la solidarité financière entre les Etats de la zone euro, que ce soit en instaurant une «capacité budgétaire» propre de la zone euro ou en lui accordant la possibilité de lancer des emprunts européens, deux possibilités réclamées par le chef de l'Etat.
De même, on juge à Berlin que l'harmonisation fiscale ou sociale ne peut se décider