C'est entendu : si François Hollande annonce ce jeudi, lors de sa «rituelle» conférence de presse, un changement de politique, promis juré, la semaine prochaine, je bouffe mon chapeau. Las ! Entre la loi de liquidation du droit du travail que préparent l'Accord national interprofessionnel et l'effarante réforme du système des retraites annoncée lundi, craignons que le chef de l'Etat fasse plutôt écho au dogme que répétait encore l'autre lundi son chouchou et ministre de l'Intérieur, Manuel Valls : «On ne peut pas changer de cap» - son There is no alternative à lui…
Entendre cela, c’est entendre que les deux années de «répit», de «délai» ou de «sursis» octroyées par Bruxelles pour ramener les déficits publics du pays à 3% constituent le calendrier fixé pour en finir, via des «réformes structurelles», avec ce qui fut son modèle social. La crise continentale alimentant la crise et la récession la récession, de ce qu’il en sera alors des déficits réels que nul n’est en mesure de prévoir, tout le monde se fout. Les «réformes structurelles» d’abord ! Ce n’est qu’après que l’on parlera de la dette impayable, de sa mutualisation radicale ou - qui sait ? - de son moratoire.
De cette perspective rugueuse, et il est vrai pas très sexy, il ne saurait être question, ne fût-ce qu'au titre d'hypothèse, dans notre ordinaire masse médiatique. L'incantation proeuro et proeuropéenne, à peine mâtinée du vœu très pieux d'un peu de cohérence économique et de légitimité élective, o