Il y a des choses qui ne changent pas : quand François Hollande entre dans la salle des Fêtes de l'Elysée hier après-midi, le déluge fait rage sur Paris. Mais il y a aussi des choses qui changent. La cravate bleu nuit est presque droite et, pour la première fois depuis un an, le président retrouve le souffle politique du candidat. Pendant 2 h 40, dont trois quarts d'heure de discours liminaire, François Hollande a accepté d'en finir avec le jargon techno qu'il affectionne et la sempiternelle promotion de sa «boîte à outils exceptionnelle», dont il avait fait ces derniers mois le cœur de toutes ses interventions.
La «Sainte Trinité» - crédit d’impôt compétitivité, emplois d’avenir et réforme du marché du travail - est bien sûr évoquée mais pour être replacée dans une perspective historique et un contexte européen. Au grand soulagement de nombreux ministres et conseillers présidentiels qui militaient pour que Hollande investisse enfin un début de récit national. C’est désormais chose faite.
Il était le chef mécanicien de la crise raillé par la droite, il se présente dès la première minute dans ses habits de chefs des armées et de président d'une République qui a encore son mot à dire dans les affaires du monde. Ses premiers mots sont pour rendre hommage aux six soldats français morts au Mali : «Ils ont fait bien plus que libérer un pays de la servitude. Ils ont fait aimer la France dans toute l'Afrique. [Cette intervention militaire] illustre notre rôle : celui d'un