«Trente ans après le grand tournant de François Mitterrand vers la rigueur et vers l’Europe, son disciple et successeur François Hollande amorce lui-même un virage de retour à une plus grande orthodoxie européenne. L’exemple le plus frappant est la nouvelle parole présidentielle, ô combien salutaire, sur l’évidente nécessité de tirer les conséquences de l’allongement de la durée de vie en retardant l’âge de départ à la retraite. C’est l’apparent refus de réalité démontré par les socialistes et leur candidat en campagne qui avait choqué les partenaires de la France à Berlin comme à Bruxelles. C’est la simple affirmation d’une vérité – expression du bon sens le plus élémentaire – qui saura peut-être le mieux rassurer les partenaires de la France : l’action de ce qui n’est plus tout à fait son nouveau gouvernement est fermement ancrée dans le principe de réalité.
«Sur la relation avec l'Allemagne et sa chancelière, Hollande a aussi su trouver des mots forts, simples et justes. Loin des formules riches d'ambiguïté comme celle de la "tension amicale". L'initiative présidentielle de remettre sur la table un ensemble de propositions pour redynamiser l'intégration européenne, et plus précisément celle de la zone euro, est aussi nécessaire que bienvenue. Mais on peut regretter qu'il laisse à nouveau les partenaires de la France et les citoyens de l'Europe sur leur faim quant à la portée réelle de son ambition européenne. C'est bien de proposer des réunions mensuelles au plus