«A écouter François Hollande, j’ai l’impression que le grand tournant, ce n’est pas pour maintenant. En particulier sur l’Europe. Il parle d’un gouvernement de la zone euro. Très bien, mais qui va le choisir ? Quel sera son champ de compétence ? A qui rendra-il des comptes ? Il n’a apporté aucune précision, le baratin sur l’Europe continue. Récemment, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le nouveau Premier ministre italien, Enrico Letta, ont parlé d’élire un président de l’Union européenne au suffrage universel. François Hollande ferait-il allusion à cette idée ? Cela m’étonnerait, il n’en veut pas, ni Sarkozy en son temps.
«Si on veut vraiment avancer sur le terrain européen, il faudrait constituer un parlement budgétaire de la zone euro à partir des Parlements nationaux, au niveau des commissions des finances et des affaires sociales. Tant que cette instance démocratique et souveraine n’existera pas, les chefs d’Etats continueront à ronronner entre eux, à se féliciter d’avoir sauvé dix-sept fois en trois ans l’Europe nuitamment lors de réunions interminables dont ils ne savent le contenu que le lendemain matin. En fait, Hollande n’a pas de vision. Il a peur de l’Union européenne et pense que les Français la redoutent également car ils ont voté non au traité en 2005. Sauf que le texte ne prévoyait aucune avancée en matière de fonctionnement démocratique. L’Europe des Conseils des ministres a pu ainsi poursuivre son fonctionnement dans l’impuissance et le blocage perpé