Oter l'envie de Cahuzac tient de la gageure dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne. Le candidat PS à la législative partielle, Bernard Barral, 66 ans, était pourtant sûr d'avoir trouvé la martingale. Pour finir de monter les électeurs contre l'ancien ministre du Budget coupable d'évasion fiscale, il suffit, disait-il, d'expliquer que la fraude commise représente chaque année 1 000 euros par Français, vieillards et bébés inclus. Chacun comprendrait alors «la gravité de la faute» et interdirait à l'intéressé la reconquête du siège dont il a démissionné le 18 avril. Mais trop galvaudé peut-être, trop déconnecté de ce que l'on croit connaître ici de l'homme, l'argument a fait long feu. «Les histoires d'argent ne m'intéressent pas, évacue ainsi Nicole Gérion, adhérente PS de la circonscription. Jérôme est un homme bien qui a été mal conseillé. Je ne veux pas tout mélanger.» La même, pourtant, reconnaît s'être sentie «salie»,comme le parti, par le mensonge de celui qui, en janvier encore, leur avait juré en réunion être exempt de tout reproche. Entre le très solaire Jérôme Cahuzac et les 61% d'électeurs de Villeneuve-sur-Lot et des alentours qui l'avaient élu député en 2012, l'attachement a sa part d'irrationnel.
Désertification. Et puis il y a l'inconnue sur laquelle chacun spécule. Jérôme Cahuzac se présentera-t-il à la partielle qu'il a lui-même provoquée d'ici à vendredi, date limite de d