Il y a l'injonction présidentielle, lors de la conférence de presse de jeudi à l'Elysée. «Jérôme Cahuzac ne devrait pas se représenter à quelque élection que ce soit.» Et le cri d'un député PS de base dans sa circonscription, vendredi : «Je vais le défoncer, ce type !» Quel que soit le ton, c'est le signe que l'ancien ministre du Budget n'a pas épuisé sa capacité de nuisance.
Malgré ses ahurissantes confessions à BFM-TV et sa promesse de ne plus toucher à la politique - «la gravité de cette faute ne me permet pas de rester parlementaire», avait-il expliqué -, Jérôme Cahuzac n'abandonne rien. Ni son indemnité de ministre, 9 443 euros brut, ni l'éventualité de revenir à l'Assemblée, qu'il laisse planer avec un sourire énigmatique sur le marché de Villeneuve-sur-Lot. Pour la pension d'ex-ministre, c'est «un parachute doré», ironise le député communiste du Nord Jean-Jacques Candelier. Ni Jean-Marc Ayrault, qui lui a demandé d'y renoncer début avril, ni Bercy n'y peuvent rien. «C'est légal, nous n'avons pas les moyens d'interrompre cela», a confirmé vendredi le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. Cahuzac, qui a reconnu détenir 600 000 euros dans un paradis fiscal, peut toucher son traitement pendant six mois. Cela met hors de lui Eduardo Rihan Cypel, porte-parole du PS : «C'est un grand bras d'honneur à toute la France ! Il aurait pu avoir la décence d'y renoncer, quand on est licencié pour faute grave, on ne perçoit pas d'ind