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Billet

Quand les juges voulaient perquisitionner «Libé»

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L'affaire DSKdossier
publié le 17 mai 2013 à 22h22

Ces derniers jours, des journalistes du Monde, du Figaro et de Libération ont été mis en examen pour «recel de violation du secret de l'instruction». Deux juges d'instruction lillois les soupçonnent d'avoir publié des informations relatives à l'affaire du Carlton couvertes par le secret de l'enquête. Rien de bien exceptionnel. Sauf qu'avant d'avoir engagé ces poursuites ordinaires, les magistrats ont officiellement demandé au parquet de Lille l'autorisation de perquisitionner le siège des journaux visés, et même de consulter les fadettes (factures détaillées) des portables des journalistes.

Objectif de ces investigations rarissimes dans une affaire de presse : identifier les sources des journalistes. Si le procureur a repoussé la demande du juge, rien n’indique que celui-ci n’est pas passé outre…

Quoi qu'il en soit, l'initiative des juges est totalement hors la loi. L'article 2 de celle du 29 juillet 1881 indique qu'il «ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie». Difficile d'affirmer sérieusement que les articles sur les relations de DSK avec des prostituées constituent «un impératif prépondérant d'intérêt public». Et, histoire d'enfoncer le clou judiciaire, le 6 décembre 2011, la Cour de cassation a annulé toutes les investigations du procureur de Nanterre qui avait fouillé les fadettes d'un journaliste du Monde dans