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Récit

Karachi : une facture qui se rappelle au bon souvenir du candidat Balladur

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Les juges détiendraient un document révélant que des sondages sur la présidentielle de 1995 ont été payés par un intermédiaire en armement. Ce qui accrédite la thèse des rétrocommissions.
publié le 19 mai 2013 à 21h46
(mis à jour le 20 mai 2013 à 10h10)

Il y avait des mouvements d'argent, suspects et mystérieux. Il y a maintenant des factures qui relient directement un intermédiaire en armement à la campagne d'Edouard Balladur de 1995. D'après une information de France Info, confirmée à Libération par une source proche du dossier, Abdul Rahman el-Assir, intermédiaire clé des contrats entre la France, le Pakistan et l'Arabie Saoudite, a financé deux études sur les chances de succès d'Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 auprès du consultant politique américain Paul Manafort. Abdul Rahman el-Assir était intervenu au côté du Franco-Libanais Ziad Takieddine dans les signatures des contrats Agosta (vente de trois sous-marins au Pakistan) et Sawari II (fourniture de frégates à l'Arabie Saoudite), contrats qui se trouvent aujourd'hui au cœur de l'enquête menée par les juges sur le volet financier de l'affaire Karachi. Les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire tentent de savoir si l'argent payé à ces intermédiaires est revenu en France sous la forme de rétrocommissions pour financer la campagne de Balladur.

Chèque. C'est aux Etats-Unis que les juges ont trouvé une preuve qui accréditerait la thèse des rétrocommissions. D'après des résultats partiels d'investigations lancées outre-Atlantique, ils ont pu obtenir la facture de deux études d'opinion menées en octobre 1994 et janvier 1995 sur les chances de Balladur d'être élu président. Cette facture a été émise par la so