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Libération
EDITORIAL

Manœuvres

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Publié le 22/05/2013 à 22h36

Il y a eu les affaires Tapie, celles du football, du business et de la politique. Des histoires dont il était le premier responsable, pour lesquelles il a payé. Et puis il y a l’affaire Adidas. Un feuilleton de vingt ans dont il fut la victime avant d’en devenir l’ordonnateur. Un scandale débuté par un obscur montage élaboré par le Crédit lyonnais dans le but principal de gruger Bernard Tapie et qui aurait dû se conclure par la condamnation de l’ancienne banque publique. Plusieurs jugements en ce sens avaient d’ailleurs été prononcés. Et si Bernard Tapie pouvait se plaindre de la longueur de la procédure, tout indiquait qu’il en sortirait vainqueur mais sans pour autant être enrichi. Si l’ancien ministre de Mitterrand devenu supporteur de Nicolas Sarkozy a toujours refusé cette perspective, il n’a jamais été en mesure de détourner l’affaire Adidas de son cours judiciaire. C’est la seule volonté politique de Sarkozy et de ses amis qui a permis à une justice privée de se saisir du dossier. D’accorder une fortune à l’homme d’affaires sans transparence ni recours possible. Cette volonté atteste une fois encore de la profonde défiance de l’ancien chef de l’Etat et de ses fidèles envers les magistrats. Du rejet de l’institution républicaine.

Après l’affaire Bettencourt et les manœuvres ourdies avec le juge Courroye, l’affaire de l’arbitrage du dossier Tapie dira jusqu’où la sarkozie pouvait aller pour faire triompher sa seule vérité. Au-delà de son éventuelle mise en examen, Christ