François Hollande serait-il un social-démocrate honteux en son pays et parfaitement assumé une fois le Rhin franchi ? C'est en tout cas la troublante impression que peut (veut ?) laisser le chef de l'Etat. Il y a une semaine, à l'occasion de sa conférence de presse semestrielle, il avait refusé d'assumer le qualificatif de «social-démocrate». Préférant se définir comme «socialiste». Hier, à Leipzig, pour les 150 ans du SPD, Hollande a, cette fois, rendu un vibrant hommage à la social-démocratie allemande. Allant jusqu'à vanter les réformes du marché du travail, pourtant d'inspiration libérale, de l'ex-chancelier Gerhard Schröder, présent dans la salle. «Le progrès, c'est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l'emploi, pour anticiper les mutations industrielles, et c'est ce qu'a fait Gerhard Schröder ici, en Allemagne, et qui permet à votre pays d'être en avance sur d'autres», a-t-il déclaré. Assis dans la salle, Joachim Gauck, le président de la République allemande, Angela Merkel, la chancelière, et Peer Steinbrück, le candidat du SPD aux élections de septembre, applaudissent des deux mains. C'était la principale contrainte de ce discours. Hollande devait affirmer son identité politique sans insulter l'avenir et donc verser dans un soutien trop prononcé au candidat du SPD. «Un chemin de crête», reconnaît un conseiller du chef de l'Etat. Plutôt réussi.
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