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PS et SPD restent des cousins éloignés

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S’afficher avec les socialistes français pourrait être contre-productif pour les sociaux-démocrates allemands, qui assument leur héritage libéral.
publié le 23 mai 2013 à 20h56

François Hollande était hier l'invité d'honneur du SPD, qui fêtait en grande pompe ses 150 ans à Leipzig. Pourtant, entre socialistes et sociaux-démocrates, le courant ne passe pas encore complètement. A Leipzig hier, la direction du SPD a surtout applaudi le président français lorsqu'il a fait l'éloge des «choix courageux de Gerhard Schröder pour préserver l'emploi et anticiper les mutations industrielles», qui permettent aujourd'hui à l'Allemagne «d'être en avance sur les autres». Mais le chef d'Etat a noyé son discours aux yeux de ses hôtes, en précisant bien qu'il n'était pas question pour lui de franchir le pas de la social-démocratie.

Consensus. «Les sociaux-démocrates allemands ont accueilli de façon plutôt positive les annonces sur l'Europe de Paris, estime Claire Demesmay, chercheuse à la Société allemande de politique extérieure (DGAP). Pour le SPD, il est rassurant que François Hollande ait lancé ses propositions pour l'Europe avant Leipzig, que le PS tienne à ce sujet le même discours et que ce discours soit argumenté. Mais, comme le gouvernement Merkel, ce qu'attend le SPD avant tout, c'est l'annonce de réformes de structures concrètes côté français, notamment sur les retraites et la flexibilité du marché du travail, afin de relancer la compétitivité française. Là, Paris doit lever un certain nombre d'ambiguïtés. A Paris, on se trompe souvent sur les attentes des Allemands. Celles des dirigeants