En se rendant vendredi à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), installé au cœur de l'Ecole militaire à Paris, François Hollande avait veillé à soigner son auditoire. Tous les présidents de la Ve République, excepté Nicolas Sarkozy, s'y sont exprimés au moins une fois durant leur mandat. Pour sa première intervention depuis la publication, le 29 avril, du nouveau Livre blanc de la défense, le chef de l'Etat - et des armées - a multiplié les hommages aux soldats dont l'action au Mali, a-t-il déclaré, permet à la France de tenir son rang sur la scène internationale.
Purge. Mais ces démonstrations n'ont pas réussi à calmer les angoisses des militaires, dans l'attente fébrile de la loi de programmation. «Un habillage habile, qui dissimule mal le fait que nous allons trinquer», jugeait vendredi un officier de haut rang. «Dans cinq ans, je me demande ce que nous serons encore capables de faire sur le plan opérationnel», redoutait un autre.
Dans son discours, placé sous le sceau de la «sincérité» selon son entourage, François Hollande a de fait confirmé la poursuite de la baisse des effectifs. Alors que 54 000 postes auront été supprimés, au titre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) entre 2008 et 2014, les armées vont encore en perdre 24 000 d'ici à 2019. Malgré cette nouvelle purge, l'armée française demeurera, avec 250 000 personnels, la plus importante force d'Europe