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Libération

Guy Carcassonne disparaît

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Le constitutionnaliste avait été membre du cabinet de Rocard.
publié le 27 mai 2013 à 20h56

Le mot est difficilement prononçable et intelligible. Ça tombait bien. A «constitutionnaliste», il préférait le titre de «professeur de droit public». Pas plus ronflant. Mais plus proche de cette réalité qu'il aimait, faite de chair et d'esprit humain. Guy Carcassonne s'en est allé. Il avait su, depuis des lustres, rendre facile cette science de la Constitution, ce texte aride, mais qu'il aimait faire vivre. Car, au-delà des formules figées, pour certaines depuis 1958, il y avait des acteurs. Les textes ne vivent que par leurs acteurs… «Ce sont les hommes qui ne se montrent pas à la hauteur des institutions», avait-il coutume de dire.

Guy Carcassonne, décédé dimanche à Saint-Pétersbourg à 62 ans, a toujours été un homme de gauche. Rocardien avant tout. C’est auprès du chantre de «la deuxième gauche», à Matignon, comme chargé des relations avec le Parlement, qu’il a acquis une certaine notoriété. A ce poste exposé (la majorité de gauche ne tient alors qu’à un fil), il déploie son savoir-faire en convaincant des députés, notamment ultramarins, de voter des textes sensibles…

Ses connaissances, et surtout son expertise en matière constitutionnelle, l’ont amené à fréquenter des cercles de réflexion composites. Ainsi, il fait partie de la commission chargée en 2002 de réfléchir sur le statut pénal du chef de l’Etat. Il est aussi membre de la commission Balladur, missionnée en 2007 par Sarkozy pour réfléchir à la modernisation de la vie politique. Militant