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Arbitrage : un juge arbitre et l'avocat de Tapie en garde à vue

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La justice s'interroge sur les conditions dans lesquelles la justice a décidé de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant le Crédit Lyonnais à l'homme d'affaires.

Bernard Tapie et son avocat Maurice Lantourne, le 10 octobre 2006 à Paris. (Photo Dominique Faget. AFP)
Par AFP
Publié le 28/05/2013 à 10h53, mis à jour le 28/05/2013 à 15h44

Soupçonnés d’avoir eu des liens qui ont pu fausser l’arbitrage rendu en 2008 en faveur de Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas, le juge arbitre Pierre Estoup et l’avocat de l’homme d’affaires, Me Maurice Lantourne, ont été placés en garde à vue par les enquêteurs.

Pierre Estoup, 86 ans, ancien président de la cour d'appel de Versailles, a été placé en garde à vue lundi et Me Lantourne l'a été mardi matin, à la demande des trois juges d'instruction qui enquêtent depuis septembre 2012 dans le cadre du volet non ministériel de cette affaire. Le tribunal arbitral, instance privée composée de trois éminents juristes, Pierre Estoup, Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, et l'avocat Jean-Denis Bredin, avait rendu une décision favorable à Bernard Tapie, lui permettant ainsi de toucher 403 millions d'euros.

Les enquêteurs soupçonnent Estoup d’avoir eu des liens professionnels anciens avec Me Lantourne, avocat de Tapie. L’ex-magistrat n’en avait pas fait état au moment de l’arbitrage en faveur de l’homme d’affaires. Mais, aux yeux du député centriste Charles de Courson, adversaire acharné d’un recours à l’arbitrage dans cette affaire, ce défaut d’information relève d’un conflit d’intérêts susceptible de remettre en cause la légalité de l’arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie.

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