Faire oublier Dijon. Tel était le non-dit de ce déplacement présidentiel de vingt-quatre heures, d'abord à Rodez (mercredi) puis à Castres (hier). Le désormais fameux «mais elles sont où vos promesses ?», qui avait valu à un Dijonnais de se faire ceinturer brutalement par le service d'ordre du Président, avait laissé des traces. Pour l'Elysée, il fallait donc à la fois démontrer que François Hollande n'a pas peur des colères de la rue et en même temps éviter à tout prix que ce genre d'incidents ne se reproduise.
A l’aune de ce double objectif, l’opération est réussie. Il faut dire que les équipes de l’Elysée avaient réduit la prise de risque au maximum. D’abord choisir une terre de gauche. Garder secret ce déplacement (et son programme) le plus longtemps possible. Et éviter de trop longues et attendues déambulations. Bilan ? Ce fut une balade de santé. Certes, le chef de l’Etat n’a pas croisé beaucoup de monde dans les rues de Rodez ou de Castres, bénéficiant d’une alliée de taille : une pluie froide et drue qui a probablement découragé les plus acharnés opposants au mariage pour tous. En guise de précaution, ces derniers ont d’ailleurs été reçus discrètement à la préfecture par la ministre délégué à la Décentralisation, Anne-Marie Escoffier.
Hollande s'est bien fait interpeller par une représentante syndicale de l'hôpital public de Rodez. Mais l'échange fut chaleureux et s'est achevé par un bisou. Dans la foulée, saluant (toujours sous la pluie) quelques dizaines de