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Récit

Affaire Bettencourt : haro sur Gentil

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Une médecin-experte désignée dans le dossier était témoin au mariage du juge bordelais. Partialité, disent les avocats de la défense, qui comptent bien remettre en cause la procédure.
publié le 30 mai 2013 à 22h51

Pour les avocats de la défense, c'est du pain bénit. D'après le Parisien, l'une des médecins désignés dans le cadre de l'affaire Bettencourt pour examiner l'héritière de L'Oréal est une intime du juge d'instruction en charge du dossier, Jean-Michel Gentil, au point d'avoir été témoin lors de son mariage. Cette experte, Sophie Gromb, chef du service de médecine légale du CHU de Bordeaux, a couvé du regard, en 2007, l'union de ce juge d'instruction qui a mis Nicolas Sarkozy en examen pour abus de faiblesse en mars. En juin 2011, elle a réalisé une expertise au domicile de Liliane Bettencourt sur son état de faiblesse.

Quelques heures après la révélation de ces informations - le juge et l'experte sont restés muets hier mais n'ont pas démenti -, les avocats de la défense se sont fendus d'un communiqué commun. D'une même voix, les quinze signataires ont dénoncé «les liens de proximité anciens et très étroits» qui «caractérisent un conflit d'intérêts manifeste, qui jette la suspicion sur l'impartialité de l'expertise sur laquelle repose la procédure d'instruction». Les avocats estiment «qu'il appartient désormais» au procureur de Bordeaux «de tirer toutes les conséquences de ces atteintes aux droits de la défense et au droit au procès équitable qui ont entravé la manifestation de la vérité.»

Nullité. L'expertise menée par Sophie Gromb avait conclu que Liliane Bettencourt n'avait plus toutes