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Libération
Interview

«C’est une affaire d’Etat d’une extrême gravité»

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Harlem Désir, premier secrétaire du PS :

Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir fait un discours lors du congrès du parti, le 13 avril 2013 à Paris. (Photo Fred Dufour. AFP)
Publié le 30/05/2013 à 22h26, mis à jour le 31/05/2013 à 9h33

Premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir met en cause l’ancien président Nicolas Sarkozy et se félicite que les socialistes aient été les premiers à porter l’affaire Tapie devant la Cour de justice de la République (CJR).

Que vous inspirent les récents rebondissements dans l’affaire Tapie-Lagarde ?

Depuis le début, les socialistes ont mis en cause les choix faits par la précédente majorité. Il y a d’abord un problème de principe : avoir recours à un arbitrage privé alors que sont en jeu des fonds publics. Un problème de méthode ensuite : dans quelle condition a été prise cette décision alors que les services de Bercy y étaient hostiles ? Qui l’a imposée ? Qui a décidé de la composition du tribunal ? Qui était le chef de bande ? C’est enfin un symbole du grand mélange des genres connu sous la présidence Sarkozy.

L’Etat a-t-il raison de se porter partie civile comme il devrait le faire la semaine prochaine ?

Oui. C’est extrêmement important pour défendre ses intérêts patrimoniaux.

L’occasion n’est-elle pas idéale pour la gauche d’interdire ce type de justice privée lorsque cela concerne l’Etat ?

Oui. Quand des fonds publics sont en jeu, il ne devrait pas être possible de recourir à un arbitrage privé. Ce doit être à la justice publique de trancher. Le choix fait dans cette histoire est contestable par principe et entaché de soupçons compte tenu des liens entretenus et connus au moment des faits entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie.

Pour vous, l’ancien président de la République est donc responsable dans cette histoire ?

Les déclarations de l’avocat de Christine Lagarde laissent entendre qu’elle aurait agi différemment si elle avait eu connaissance de certains éléments… La décision de passer par un arbitrage privé n’a pas pu être prise sans, a minima, que Nicolas Sarkozy ait été mis à l’époque au courant ou bien ait pu donner son aval. Il aur