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Libération

Passeport de l’angoisse pour Ziad Takieddine

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
Karachi. L’intermédiaire en armement sous contrôle judiciaire a été placé en garde à vue. Il est soupçonné d’avoir voulu fuir à l’étranger.
publié le 30 mai 2013 à 22h51

Le passeport diplomatique de la République dominicaine lui aura permis de voyager une nouvelle fois dans les locaux de la police spécialisée dans la délinquance financière… L'homme d'affaires Ziad Takieddine, déjà mis en examen à maintes reprises dans le volet financier du dossier Karachi, a été placé en garde à vue hier par les policiers qui le soupçonnent d'envisager de fuir la France alors que son contrôle judiciaire le lui interdit. D'après une information de Mediapart, confirmée à Libération par une source judiciaire, l'intermédiaire en armement se serait procuré contre 200 000 dollars (153 000 euros) un passeport diplomatique de République dominicaine émis en janvier.

Soupçonné d’avoir alimenté via des rétrocommissions la campagne d’Edouard Balladur en 1995, et poursuivi notamment pour recel d’abus de biens sociaux, Ziad Takieddine avait l’interdiction de sortir du territoire. Il a demandé plusieurs fois, en vain, de récupérer son passeport pour aller rendre visite à des membres de sa famille en Grande-Bretagne et au Liban.

Traces. Comment les policiers ont-ils découvert le document ? En perquisitionnant au domicile de l'homme d'affaires le 11 avril… Dans le cadre d'une autre affaire. Celle de la Libye, et d'un présumé financement occulte de la campagne de Nicolas Sarkozy par le colonel Kadhafi. A cette date, les enquêteurs espéraient trouver chez l'homme d'affaires des preuves de ce financement. A la place, ils sont tombés