Depuis sept mois, la droite - conservatrice toujours, réactionnaire souvent, catholique, parfois - manifeste contre le mariage homo. Aujourd'hui, la «Manif pour tous», telle qu'elle s'est affirmée, c'est fini. Alors, que va devenir cette frange de la société ? Quelles nouvelles colères va-t-elle exprimer ? Quel vote va-t-elle produire lors des échéances municipales et européennes de 2014 ? Libération a décidé d'aller à la rencontre de ce peuple de droite. Tour de France.
En Bretagne et Mayenne «C’est la fin de l’ère libérale-libertaire née de 1968»
De Loudéac (Côtes-d'Armor) à Villiers-Charlemagne (Mayenne), les opposants au mariage pour tous ne sont pas prêts d'abandonner. «Il s'agit d'un combat fondateur, estime Stéphane Sallier-Dupin, conseiller régional et municipal (UMP) de Lamballe. Quand je suis rentré dimanche de Paris, les gens dans le car étaient à la fois sereins et déterminés, avec le sentiment d'un changement de civilisation. C'est la fin de l'ère libérale-libertaire née de 1968, il va renaître quelque chose pour qu'on respecte la personne humaine dans sa totalité.» En ligne de mire : la procréation médicalement assistée (PMA), la gestation pour autrui (GPA), «la marchandisation du corps», mais aussi tout ce qui a trait à des sujets comme l'euthanasie, l'éducation, la défense «des valeurs familiales» ou «des droits de l'enfant». «La protection des plus faibles», résume Jean-Côme Tihy, étudiant à Sciences-Po. «Les gens se sont levés pour défendre des valeurs qui dépassent les