Surtout ne pas remettre une pièce dans le bastringue. Le compromis qui se dessine au Parlement sur le projet de loi de moralisation de la vie publique ressemble à s'y méprendre à une victoire sur toute la ligne des parlementaires socialistes contre l'opération transparence - qu'ils avaient carrément rebaptisée «démocratie paparazzi» - lancée par l'exécutif. Mais, à l'heure où la majorité loue son unité retrouvée depuis quelques semaines, personne à l'Assemblée n'entend la revendiquer comme telle. «On est plutôt contents mais c'est surtout une victoire pour les Français», élude-t-on dans l'entourage du président de l'Assemblée, Claude Bartolone, qui avait pris la tête de la révolte depuis début avril. «On n'a pas besoin de victoire mais d'un texte utile», rivalise le rapporteur du texte, Jean-Jacques Urvoas. Qui a déposé pas moins de 200 des 350 amendements examinés ce matin et demain par la commission des lois qu'il préside.
D'où le texte préparé dans l'urgence par le ministre des Relations avec le Parlement sous le haut commandement de Matignon promet de ressortir passablement amendé, essoré, édulcoré. Exit, entre autres et surtout, la publication des patrimoines des élus. Que les services du Premier ministre jugeaient encore «incontournable» fin avril lors de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, mais dont les modalités - premier recul - avaient été repoussées à d'hypothétiques futurs décrets.
Pris dans la tourmente de