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Libération
Reportage

Le capitaine Hollande sur le plus grand pédalo du monde

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Hier à Marseille, le Président a inauguré un porte-conteneurs géant, évité les élus socialistes encombrants et badiné avec le maire Gaudin.
publié le 4 juin 2013 à 22h26
(mis à jour le 5 juin 2013 à 10h54)

Cela ressemble à quoi, le séjour printanier d’un président de la République à Marseille, capitale européenne de la Culture ? Cela ne dure qu’une journée, très dense, pour parler du port, d’emploi et d’insécurité, des enjeux de la culture. Et de la métropole, si difficile à bâtir dans une agglomération égoïste. Le tout en slalomant pour éviter les élus socialistes mis en examen (le sénateur Jean-Noël Guérini, président du conseil général, s'était fait représenter), ou condamnés (Sylvie Andrieux, députée des Bouches-du-Rhône, qui avait fait appel et a laissé sa chaise vide).

Arrivé le matin, François Hollande commence par inaugurer le Jules-Verne, «plus grand porte-conteneurs du monde», vante son armateur, la CMA CGM, premier employeur privé de Marseille. L'entreprise a pris livraison le 24 avril de ce géant de 400 mètres qui emporte plus de 16 000 «boîtes». Pour ceux que les chiffres laissent froids, le Président sort la boîte à comparaisons : ce fleuron de la marine marchande est «plus grand que la tour Eiffel», on peut loger dedans «la cathédrale Notre-Dame de Paris». L'assistance se demande un instant si François Hollande va aussi comparer les marins à l'effectif du PSG. Il s'abstient.

«Équipage»

Pour Hollande, l'inauguration du Jules-Verne vaut double symbole. Son patron, Jacques Saadé, est arrivé un jour à Marseille sans savoir combien de temps il resterait là. Et son porte-container est sensé raconter