Ancien conseiller économique du Premier ministre Pierre Mauroy, Jean Peyrelevade fut le directeur adjoint de son cabinet de 1981 à 1983. Il est aujourd’hui membre du Modem.
Quel Premier ministre était-il ?
Un homme chaleureux, amical et d’une simplicité absolue, qui faisait reconnaître par son comportement la dignité et la respectabilité de sa fonction. Il fut un homme d’Etat parce qu’il trouvait à tout moment le meilleur équilibre entre ses convictions personnelles et l’intérêt supérieur du pays. Il était social-démocrate dans le bon sens du terme, dans la mesure où il avait des convictions très fortes sur la dignité de chaque citoyen, une perception complètement de gauche sur les principes d’égalité, de solidarité, et de liberté ; mais en même temps, il avait aussi la volonté très ferme de gouverner dans l’intérêt de tout le monde. C’est d’ailleurs l’une des différences importantes avec le pouvoir actuel.
Quels souvenirs gardez-vous de votre arrivée à Matignon dans ses pas ?
Outre Michel Delebarre, nous sommes deux dans l’équipe de départ de Matignon à l’avoir suivi depuis une vingtaine d’années en tant que simples militants : Henri Guillaume et moi-même. Après le second tour de la présidentielle de 1981, nous dînons ensemble, très amicalement et très chaleureusement, et il nous dit qu’il est possible qu’il soit nommé à Matignon. Nous avons compris ce qui nous attendait, je n’en ai pas dormi. Je me suis alors mis à recueillir des informations et je me suis vite rendu compte que le franc était en train de foutre le camp, qu’il y avait des sorties de devises majeures et que Gisc