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Libération
Reportage

«C’était un géant à Lille, un formidable maire»

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Pierre Mauroy aura été, pendant vingt-huit ans, un bâtisseur.
par Stéphanie Maurice, De notre correpondante à Lille
publié le 7 juin 2013 à 22h16

«Lille vient de perdre un de ses beffrois», a tweeté vendredi matin une militante du Mouvement des jeunesses socialistes (MJS) à l'annonce de la mort de Pierre Mauroy. Le symbole lui va bien. Il en avait la carrure, massive, une «grande carcasse», comme le décrit affectueusement Denise Cacheux, l'une de ses fidèles, qui a été adjointe dès son premier mandat de maire de Lille, en 1973. «J'ai toujours pensé qu'il avait des mains d'accoucheur, de belles mains aux longs doigts.» Pour elle, Mauroy a surtout été un maire-bâtisseur : «On a hérité d'une ville archi pauvre, avec de l'habitat antédiluvien.» Un Lille que le maire a transfiguré. Martine Aubry, qui lui a succédé à la mairie en 2001, est la première à en convenir : «J'ai mis mes pas dans les siens, et comme ses pas étaient grands, il y avait de l'espace pour avancer», a-t-elle-insisté. «C'était un géant dans notre ville, un formidable maire.»

A Mauroy, Lille reconnaissante doit la rénovation de la vieilleville et, surtout, le TGV - piqué sans vergogne à la Picardie. «Mitterrand, ce n'était pas sa terre d'élection : pour lui, Lille ou Amiens, c'était la même chose, du moment que ça existait. Pierre Mauroy a mis tout son poids dans la balance», raconte Denise Cacheux. Ensuite, c'est avec les ingénieurs de la SNCF qu'il a jouté : ils voulaient la gare à l'extérieur de la ville, elle sera en plein centre par la volonté de Mauroy. «Il était l'homme de la cinquiè