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Libération

En Afrique, des parts d’ombre à la louche

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Dans le sillage de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur et à l’Elysée puis pour son propre compte en tant qu’avocat, l’ancien préfet Guéant a établi de nombreuses passerelles avec les dirigeants africains. Pour le seul bien de la France, dit-il.
Claude Guéant était candidat UMP dans les Hauts-de-Seine pour les législatives de 2012. Il a été battu. En décembre 2012, il est devenu avocat. (Photo Vincent Nguyen)
publié le 10 juin 2013 à 21h46

De la Libye de Kadhafi au Gabon de Bongo père puis fils, Claude Guéant - d’abord place Beauvau, puis à l’Elysée, avant de revenir au ministère de l’Intérieur - a été depuis une décennie l’homme-clé d’une forme de diplomatie parallèle. Loin de la lumière mais toujours au plus près des souhaits - et parfois des intérêts - de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur puis président de la République. Désormais avocat d’affaires, l’ancien secrétaire général de l’Elysée assure qu’hier comme aujourd’hui, il œuvre pour le seul bien de la France.

Guéant, le Libyen secret

C'est d'abord en tant que directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors au ministère de l'Intérieur, que Claude Guéant entre en contact avec l'entourage du colonel Kadhafi. Dès 2005, il prépare avec Brice Hortefeux la visite de son mentor à Tripoli. Des notes de Ziad Takieddine, l'homme d'affaire franco-libanais très proche du «Guide» et qui se retrouve aujourd'hui à l'origine de l'enquête judiciaire, attestent du rôle de Claude Guéant. Sur l'une d'elles, estampillée «confidentiel» - et aujourd'hui à la disposition de la justice -, quelques phrases énigmatiques : «La visite préparatoire est inhabituelle. Elle doit revêtir un caractère secret. Pour cette raison, il sera préférable que CG [Claude Guéant] se déplace seul, et que le déplacement s'effectue sans fanfare.» Des dizaines d'autres documents ont été retrouvés au domicile de l'intermédiaire Takieddine et pourraient aider les enquêteurs à y voir plus clair sur l