Les socialistes aiment les paradoxes : alors qu'ils n'ont jamais semblé aussi proches dans leurs positions sur l'Europe depuis les débats fratricides de 2005 au moment du référendum sur le traité constitutionnel (TCE), ils sont toujours incapables de débattre sereinement. La preuve avec la préparation des élections européennes. Les débats autour de leur convention «Notre Europe», organisée ce week-end à Paris, a pris l'allure d'une bataille interne. L'ensemble de l'aile gauche du parti crie à la «manipulation» des résultats du texte voté jeudi par les militants, les proches du ministre Benoît Hamon menacent de «boycott» de la convention et mettent en cause la «légitimité» du premier secrétaire, Harlem Désir. La direction, elle, refuse d'accepter le moindre amendement déposé… pourtant jugés majoritaires par leurs auteurs. Elle se félicite aussi d'une participation de 33% des adhérents, certes faible mais plus forte que lors des précédentes consultations.
«intenables». Sur le fond, l'épisode illustre surtout la crainte de voir réapparaître les vieilles fractures. Même si le PS milite désormais pour une «révision» d'un pacte de stabilité qu'il a adopté à l'automne - après de vives tensions - dans son immense majorité, pas question pour la direction socialiste de laisser inscrire noir sur blanc son souhait d'une Banque centrale européenne (BCE) pouvant «acheter directement les titres de dette publique d