Ils font appel au vieux lion. L'ancien premier secrétaire du PS Henri Emmanuelli s'engage dans le bras de fer qui oppose, sur l'Europe, la direction du parti majoritaire aux deux ailes gauches socialistes, dont le député des Landes est une des figures. «Que les militants soient dépossédés de leur expression sur l'avenir de l'Union européenne n'est pas acceptable», a tonné Emmanuelli dans un communiqué. Objet de son courroux: le mode de calcul choisi par Solférino pour comptabiliser les résultats du vote militant, jeudi soir, sur la convention Europe.
Si le texte, qui sera adopté ce week-end à Paris lors d'une convention nationale intitulée «Notre Europe», a été très majoritairement adopté par les adhérents, les deux ailes gauches du parti, Emmanuelli en tête, accusent leur direction de «manipulation» sur leurs amendements. Solférino ayant donné des résultats sur les «votants» et non les «exprimés» - soit hors abstentions, nuls et blancs - ces amendements ont été mis de facto minoritaires. «Il semble que des modalités de calculs inacceptables soient évoquées par certains pour la prise en compte du vote, critique le patron du conseil général des Landes. Ces tentatives dérisoires ne peuvent masquer une réalité politique de fond.»